Dean Brideau
La Banque du Canada relève le taux directeur de 50 points de base, et poursuit le resserrement quantitatif
2022-06-01
La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle augmente le taux cible du financement à un jour pour le faire passer à 1½ %. Le taux officiel d’escompte s’établit à 1¾ %, et le taux de rémunération des dépôts, à 1½ %. De même, la Banque poursuit sa politique de resserrement quantitatif.
L’inflation continue d’augmenter dans le monde, y compris au Canada, en grande partie sous l’effet des prix plus élevés de l’énergie et de l’alimentation. Au Canada, l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) a atteint 6,8 % en avril – un taux qui dépasse de loin les prévisions de la Banque – et devrait encore monter à court terme avant de commencer à diminuer. Alors que les pressions généralisées sur les prix des intrants se répercutent sur les prix à la consommation, l’inflation continue de se propager. En effet, les mesures de l’inflation fondamentale se situent entre 3,2 et 5,1 %, et près de 70 % des catégories de l’IPC affichent maintenant une hausse de prix supérieure à 3 %. Le risque que l’inflation élevée s’enracine s’est accru. La Banque va utiliser ses outils de politique monétaire pour ramener l’inflation à la cible et garder les attentes d’inflation bien ancrées.
La hausse de l’inflation à l’échelle du globe se produit au moment où l’économie mondiale ralentit. L’invasion de l’Ukraine par la Russie, les confinements liés à la COVID-19 en Chine et la persistance des perturbations de l’offre sont tous des facteurs qui pèsent sur l’activité et accroissent l’inflation. La guerre a accentué l’incertitude et aggrave les pressions à la hausse qui s’exercent sur les prix de l’énergie et des produits agricoles. Cette situation assombrit les perspectives, surtout en Europe. Aux États-Unis, la demande intérieure du secteur privé demeure robuste, même si l’économie s’est contractée au premier trimestre de 2022. Sur le marché du travail américain, l’activité est encore vigoureuse et les pressions salariales s’intensifient. Les conditions financières mondiales se sont resserrées et les marchés ont été volatils.