Nada Maqsood
La Banque du Canada relève le taux directeur de 25 points de base, et poursuit le resserrement quantitatif
2023-07-14
La Banque du Canada a annoncé qu’elle augmente le taux cible du financement à un jour pour le faire passer à 5 %. Le taux officiel d’escompte s’établit à 5¼ %, et le taux de rémunération des dépôts, à 5 %. De même, la Banque poursuit sa politique de resserrement quantitatif.
À l’échelle mondiale, l’inflation descend sous l’effet de la baisse des prix de l’énergie et du taux d’augmentation des prix des biens. Cependant, la robustesse de la demande et les tensions sur les marchés du travail entraînent des pressions inflationnistes persistantes dans le secteur des services. La croissance économique a été plus forte que prévu, surtout aux États-Unis, où les dépenses des consommateurs et des entreprises ont été d’une résilience surprenante. En Chine, la croissance économique se modère après avoir bondi au début de 2023, reflétant un ralentissement des exportations et un secteur immobilier encore affaibli. Dans la zone euro, l’économie a essentiellement arrêté de progresser : alors que le secteur des services continue de prendre de l’expansion, celui de la fabrication se contracte. Les conditions financières mondiales se sont resserrées, et les rendements obligataires en Amérique du Nord et en Europe s’inscrivent en hausse, les grandes banques centrales indiquant que de nouvelles augmentations de taux d’intérêt pourraient être nécessaires pour combattre l’inflation.
Selon la projection du Rapport sur la politique monétaire de juillet, l’économie mondiale devrait croître d’environ 2,8 % cette année et 2,4 % en 2024, puis de 2,7 % en 2025.
L’économie canadienne a été plus vigoureuse que prévu, la demande ayant affiché un plus fort dynamisme. La croissance de la consommation a été étonnamment élevée, atteignant 5,8 % au premier trimestre. Même si la Banque s’attend à ce que la consommation ralentisse face aux hausses cumulatives de taux d’intérêt, les données récentes – y compris sur les ventes au détail – indiquent que la demande excédentaire pourrait persister plus longtemps qu’anticipé. En outre, l’activité sur le marché du logement s’est un peu raffermie. La construction résidentielle et les inscriptions traînent derrière la demande, ce qui exerce une pression supplémentaire sur les prix. Sur le marché du travail, les conditions restent tendues malgré des signes d’un nombre accru de travailleurs disponibles, et la croissance des salaires s’est située autour de 4-5 % pour plusieurs mois. La forte expansion démographique découlant de l’immigration contribue tant à l’offre qu’à la demande : les nouveaux arrivants aident à pallier la pénurie de main-d’œuvre et, en même temps, stimulent les dépenses de consommation et soutiennent la demande de logements.