RANJAN CHOUDHARY
Pas de répit au Canada pour l'accessibilité du logement au 4e trimestre de 2023
2024-02-23
De la Banque Nationale du Canada
Le quatrième trimestre 2023 a été marqué par une deuxième détérioration consécutive de l'accessibilité au logement au Canada. Cette dégradation a été généralisée, chaque marché ayant connu une augmentation de son paiement hypothécaire en pourcentage du revenu (PHPR) en raison à la fois de la hausse des taux d'intérêt et de l'augmentation des prix des logements. Cette détérioration a pratiquement éliminé les améliorations récentes de l'accessibilité et notre indice au niveau national est presque revenu à sa pire accessibilité depuis les années 1980. Cela dit, l'indice global dissimule un tableau plus inquiétant. En effet, le sous-indice des logements en copropriété a atteint son plus haut niveau d'inabordabilité depuis au moins deux décennies. En d'autres termes, il faudrait près de la moitié du revenu médian avant impôt des ménages pour rembourser l'hypothèque médiane d'un condo. Le marché de la copropriété étant généralement le point d'entrée pour les acheteurs d'un premier logement, ces derniers n'ont que peu d'options. Alors que l'accession à la propriété devient intenable, le marché de la location n'offre guère de répit. Notre indice d'accessibilité locative n'a jamais été aussi mauvais. Il faudrait près d'un tiers du revenu avant impôt d'un ménage pour payer le loyer moyen d'un appartement de deux chambres. Les perspectives pour l'année à venir sont pleines de défis. Alors que les taux d'intérêt hypothécaires montrent des signes d'essoufflement face aux baisses de taux attendues par la banque centrale, la demande de logements reste soutenue par une croissance démographique sans précédent. Par conséquent, nous prévoyons une certaine hausse des prix en 2024. En ce qui concerne la location, dans un rapport récemment publié par la SCHL, le taux d'inoccupation du marché locatif canadien est tombé à un niveau record de 1,5 %, ce qui laisse peu de place à une amélioration des loyers. L'offre, quel que soit le segment du marché, ne devrait pas reprendre de sitôt, car les permis de construire dans de nombreuses villes canadiennes ont chuté à la fin de l'année 2023.
https://www.bnc.ca/content/dam/bnc/taux-analyses/analyse-eco/logement/abordabilite-logement.pdf