Marc Pucciarelli
La Banque du Canada relève le taux directeur de 50 points de base, et poursuit le resserrement quantitatif
2022-10-27
La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle augmente le taux cible du financement à un jour pour le faire passer à 3¾ %. Le taux officiel d’escompte s’établit à 4 %, et le taux de rémunération des dépôts, à 3¾ %. De même, la Banque poursuit sa politique de resserrement quantitatif.
L’inflation à travers le monde reste élevée et généralisée. Cela s’explique par la vigueur de la reprise mondiale au sortir de la pandémie, la série de perturbations mondiales de l’approvisionnement et les prix élevés des produits de base – en particulier l’énergie – qui ont augmenté en raison de l’attaque de l’Ukraine par la Russie. La force du dollar américain amplifie les pressions inflationnistes dans de nombreux pays. Les mesures de resserrement monétaire prises pour maîtriser l’inflation pèsent sur l’activité économique partout dans le monde. L’inflation devrait baisser à l’échelle du globe, avec le ralentissement des économies et l’atténuation des perturbations de l’approvisionnement.
Aux États-Unis, les marchés du travail sont encore très tendus, même si les conditions financières restrictives freinent l’activité économique. Selon la projection de la Banque, la croissance de l’économie américaine devrait être près de zéro durant la majeure partie de l’année prochaine. Dans la zone euro, une contraction est attendue au cours des trimestres à venir, surtout à cause des pénuries aiguës d’énergie. En Chine, l’économie semble s’être redressée après les récents confinements visant à contenir la pandémie, mais les défis auxquels le marché immobilier est confronté continueront de peser sur la croissance. Dans l’ensemble, la Banque prévoit que la croissance mondiale ralentira, passant de 3 % en 2022 à environ 1½ % en 2023, avant de remonter à quelque 2½ % en 2024. Ce rythme est inférieur à la projection du Rapport sur la politique monétaire qu’elle a publié en juillet.
Au Canada, l’économie demeure en situation de demande excédentaire et les marchés du travail restent tendus. La demande de biens et de services dépasse encore la capacité de l’économie à y répondre et exerce ainsi une pression à la hausse sur l’inflation au pays. Les entreprises font encore état de pénuries de main-d’œuvre généralisées et, depuis la réouverture complète de l’économie, la forte demande a entraîné une flambée des prix des services.