Marc Pucciarelli
BMO: Le logement au Canada : Les questions de migration
2024-07-05
La population du Canada a dépassé 41 millions d'habitants pour la première fois le 1er avril, marquant une augmentation de près d'un quart de million d'habitants par rapport au trimestre précédent. L'augmentation annuelle de 1,27 million a établi un nouveau record, tandis que le taux de croissance de 3,2 % a été le plus élevé depuis 1958 et plus de deux fois la moyenne historique, a déclaré Sal Guatieri, économiste principal et directeur des études économiques de BMO, dans un rapport récent.
Le solde migratoire international de 1,24 million de personnes est à l'origine de la quasi-totalité de la hausse, les deux tiers (828 000) étant imputables à l'immigration temporaire. Si, comme prévu, le gouvernement fédéral réduit le nombre d'immigrants temporaires de 6,8 % de la population à 5 % d'ici trois ans, la croissance globale ralentira pour atteindre environ 1 %. Une population croissante propulsée par des objectifs d'immigration permanente d'un demi-million de personnes par an soutiendra toujours le marché du logement, mais d'une manière beaucoup plus durable. Les constructeurs auront une bonne chance de suivre le rythme de formation des ménages, ce qui réduira le risque de surchauffe des marchés et de dépassement des prix par rapport à la croissance des revenus.
Le manque d'accessibilité, notamment en Colombie-Britannique et en Ontario, n'a pas (encore) d'effet sérieux sur les migrations internationales. La population de l'Ontario a augmenté de 3,5 % au cours de l'année écoulée et celle de la Colombie-Britannique de 3,3 %. Ces deux croissances sont beaucoup plus rapides que d'habitude et restent en tête de toutes les provinces, à l'exception de l'Alberta, dont la population a augmenté de 4,4 %, soit la plus forte croissance depuis 1981. La croissance démographique de l'Ontario et de l'Alberta est environ le double de la norme à long terme. Toutes les provinces attirent plus de migrants internationaux que d'habitude, même l'Ontario (93 000 nets) et la Colombie-Britannique (40 000), dont l'Alberta (33 000) se démarque.
Les plus fortes augmentations de population par rapport aux normes historiques sont observées en Saskatchewan, au Manitoba, au Québec et dans les trois provinces de l'Atlantique. Quel est le point commun entre ces six régions ? Une accessibilité toujours décente. La seule exception est Terre-Neuve-et-Labrador, avec une croissance démographique encore modérée de 1,0 %, bien qu'il s'agisse du double de la norme. Au total, 356 000 personnes ont déménagé d'une province à l'autre au cours de l'année écoulée, ce qui est également plus que d'habitude. C'est là que les différences de coût du logement prennent tout leur sens. L'Ontario a enregistré une sortie nette de 32 000 personnes, soit les pires niveaux jamais enregistrés, tandis que la Colombie-Britannique a perdu 10 000 personnes au profit d'autres provinces. La grande gagnante de la migration interprovinciale est l'Alberta, avec un gain net de 53 000 personnes, le plus important jamais enregistré. Et ce n'est pas une coïncidence si ce sont les personnes qui quittent la Colombie-Britannique et l'Ontario qui ont le plus contribué à ce gain. Davantage de Canadiens s'installent également dans le Canada atlantique. Bien que la région N&L ait connu une légère sortie nette, celle-ci a fait suite à un afflux rare au cours des deux années précédentes. Le Québec, la Saskatchewan et le Manitoba ont également perdu des résidents au profit d'autres provinces, mais la sortie nette du Québec a été beaucoup moins importante que d'habitude.
Source: https://economics.bmo.com/en/publications/detail/0aa3f8dd-43d3-4167-ac05-682ddb7765be/