Dan Burke
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liste de partenairesTD : Les catastrophes météorologiques et le marché de l’assurance au Canada : une crise émergente?
2025-12-03
- Le Canada a connu environ 300 catastrophes météorologiques depuis 1983, et tant leur fréquence que leur coût ont considérablement augmenté au cours des dernières années.
- Plus de 60 % des pertes assurées totales causées par des catastrophes météorologiques entre 2008 et 2024 découlent de dommages à des biens personnels.
- Les pertes assurées moyennes sur les biens personnels ont presque doublé au cours des cinq dernières années par rapport aux années précédentes, ce qui exerce des pressions importantes sur le secteur canadien de l’assurance habitation, tant pour les assureurs que pour les ménages qui voient leurs primes d’assurance habitation grimper.
- L’augmentation des coûts d’assurance habitation était généralement plus élevée dans les régions qui ont subi des dommages assurés plus importants en raison de catastrophes météorologiques. De plus, certaines régions très touchées font également face à une augmentation des franchises ou à une réduction de la couverture pour certains risques, comme la grêle ou les inondations.
- Les gouvernements confrontés à des contraintes budgétaires revoient également le niveau d’aide financière fournie dans le cadre des programmes de reprise après sinistre pour aider les collectivités à se remettre des pertes non assurables alors que les coûts des catastrophes météorologiques augmentent.
Le Canada a enregistré plus de 300 catastrophes météorologiques depuis 1983. On les définit comme des incidents qui causent au moins 30 millions de dollars en pertes assurées, bien qu’on utilisait des seuils plus bas avant 2022. Le nombre annuel moyen de catastrophes a augmenté au fil du temps, tout comme les pertes assurées dues à ceux-ci. Les pertes assurées varient d’une province à l’autre, mais l’Alberta comprend la plus grande part du total des pertes assurées entre 1983 et 2024, suivie de l’Ontario et du Québec. Jusqu’à présent, ces trois provinces sont les seules à avoir été touchées par des catastrophes météorologiques ayant causé pour un milliard de dollars ou plus de dommages. À elle seule, l’Alberta en a connu cinq en 2024.
Plus de 60 % des pertes assurées inscrites de 2008 à 2024 étaient attribuables à des dommages à des biens personnels. De plus, les coûts ont considérablement augmenté au cours des dernières années. En effet, les coûts des dommages assurés aux biens personnels entre 2020 et 2024 ont presque doublé par rapport à la décennie précédente. Par ailleurs, le secteur de l’assurance au Canada a subi des pertes liées à la souscription du côté des assurances de biens personnels en 2023 et en 2024, car les dommages assurés et les dépenses d’exploitation ont dépassé les revenus tirés des primes.
Ces changements ont contribué à la hausse des primes d’assurance habitation, en particulier dans les régions les plus durement touchées par les phénomènes météorologiques violents. L’Alberta demeure l’exemple le plus notable de la variation des augmentations des coûts d’assurance entre les régions les plus vulnérables et les moins vulnérables. En outre, les assurés des zones à risque élevé voient d’autres ajustements dans leurs polices d’assurance habitation, y compris une hausse de leurs franchises, comme celle pour la couverture contre la grêle dans les zones qui ont subi des dommages importants en raison de tempêtes de grêle. Dans le pire des cas, certains risques ne sont tout simplement pas assurables, comme les inondations des terres dans les régions du pays jugées les plus à risque d’inondation. Alors que les ménages les plus vulnérables aux phénomènes météorologiques violents ressentent les pressions du marché de l’assurance privée, les programmes gouvernementaux de reprise après sinistre, qui ont historiquement agi en tant qu’assureur de dernier recours, commencent également à restreindre le niveau de soutien offert aux collectivités touchées, car ces programmes font également face à la hausse des coûts liés aux conditions météorologiques extrêmes.
