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liste de partenairesPerspectives provinciales de la Banque Scotia : Les provinces au seuil d’une ère de croissance résiliente sur fond d’incertitudes des politiques et de mutations démographiques
2025-01-03
De la Banque Scotia
Toutes les provinces du Canada sont censées connaître une meilleure croissance en 2025, même si on prévoit que les politiques feront souffler des vents contraires plus forts à la fin de 2025 et en 2026, dans l’économie intérieure comme à l’étranger. La consommation devrait s’accélérer dans les prochains trimestres, portée par les baisses de taux de la Banque du Canada, qui viendront modérer les pressions financières qui s’exercent sur les ménages et encore étayées par l’épargne excédentaire et les mesures de relance budgétaire. L’investissement résidentiel est appelé à bondir, nourri par la baisse des frais de financement et par la vigueur de la demande dans un marché en sous‑offre, ce qui est favorable à l’expansion économique à l’aube de la nouvelle année. Le rebond des secteurs sensibles au taux d’intérêt, bien qu’il soit favorable à toutes les provinces, est particulièrement prometteur pour l’Ontario et la Colombie‑Britannique (CB), qui ont subi des contractions importantes dans les activités de construction de logements. L’incertitude des politiques de la nouvelle administration américaine représente un risque majeur. Malgré l’imprécision de la voie à suivre, nous avons tenté d’intégrer, dans nos prévisions actualisées, les changements qui pourraient intervenir dans les politiques.
En 2025, les dépenses des ménages sont appelées à s’accélérer, portées par les baisses de taux de la Banque du Canada, l’épargne élevée et les mesures de relance budgétaire. La consommation a bien tenu le coup durant l’année qui s’écoule et semble vouloir reprendre du mieux au troisième trimestre, en surpassant les attentes. Les données sur les ventes au détail, qui ont inscrit de solides gains de synthèse dans le deuxième semestre cette année, mettent en lumière la vigueur exceptionnelle dans les provinces de l’Atlantique, même si la CB et l’Ontario ont connu certains passages à vide. Malgré le poids que continuent de faire peser le recadrage des taux hypothécaires en cours, les ménages devraient être en mesure de gérer la hausse des mensualités hypothécaires en adaptant leurs habitudes d’épargne et de dépense. À l’heure où les taux d’intérêt baissent, cet impact s’amenuisera lui aussi, en ouvrant la voie à l’accroissement de la consommation. Nous nous attendons à un rebond généralisé des dépenses des ménages, nourries par les chèques d’aide en Ontario et finalement en CB, ainsi qu’au gouvernement fédéral, par les baisses de TPS et de TVH, ainsi que par l’évolution des règles hypothécaires à l’orée de 2025. Cette combinaison de facteurs plante le décor d’un rebond de la croissance : la confiance des consommateurs et leur pouvoir de dépense sont à la hausse.
La vigueur de la conjoncture du marché du travail vient étayer la croissance de la consommation. Après une période de ralentissement depuis le dernier semestre de l’an dernier, la croissance de l’emploi s’est stabilisée et est restée stable pendant toute la durée de 2024. Or, les gains de l’emploi accusent un retard constant par rapport à l’expansion fulgurante de la population active, ce qui fait monter les taux de chômage dans l’ensemble du pays. Ce ralentissement tendanciel est particulièrement palpable au Québec et en Ontario, provinces dans lesquelles la croissance de l’emploi a freiné brusquement, même si récemment, des signes de stabilisation et de reprise ont commencé à se faire jour. En Alberta, les gains de l’emploi donnent des signes de ralentissement malgré la croissance rapide de la population, dans la foulée d’une surperformance vigoureuse jusqu’au début de cette année. Les provinces de l’Atlantique ont suivi la tendance contraire : les solides gains de l’emploi ont surpassé la forte croissance de la population active, ce qui témoigne de l’élan remarquable de l’économie. Nous pensons que le pire de la détérioration du taux de chômage est dans le rétroviseur et nous nous attendons à ce que ces taux se stabilisent aux alentours des niveaux légèrement supérieurs au taux de chômage sans accélération de l’inflation (TCSAI) dans les prochains trimestres.