Sylvie Theriault
La Banque du Canada maintient le taux directeur au même niveau, et poursuit le resserrement quantitatif
2023-04-12
La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à 4½ %. Le taux officiel d’escompte demeure à 4¾ %, et le taux de rémunération des dépôts, à 4½ %. De même, la Banque poursuit sa politique de resserrement quantitatif.
Dans de nombreux pays, l’inflation diminue sous l’effet des prix plus bas de l’énergie, de la normalisation des chaînes d’approvisionnement mondiales et du resserrement de la politique monétaire. En même temps, les marchés du travail restent tendus et les mesures de l’inflation fondamentale dans bon nombre d’économies avancées laissent entrevoir des pressions persistantes sur les prix, surtout ceux des services.
La croissance économique a été plus forte que prévu à l’échelle mondiale. Aux États-Unis et en Europe, la croissance a dépassé les attentes, mais elle devrait fléchir à mesure que la politique monétaire plus restrictive continue de se répercuter sur ces économies. Les récentes tensions dans le secteur bancaire américain ont resserré davantage les conditions de crédit. Un ralentissement significatif de la croissance aux États-Unis est attendu au cours des prochains mois, surtout dans les secteurs importants pour les exportations canadiennes. Parallèlement, l’activité économique a rebondi en Chine, surtout pour ce qui est des services. Dans l’ensemble, les prix des produits de base sont près de leurs niveaux de janvier. La Banque prévoit, dans son Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’avril, une croissance mondiale de 2,6 % cette année, de 2,1 % en 2024 et de 2,8 % en 2025.
Au Canada, la demande continue de dépasser l’offre et le marché du travail reste tendu. La croissance au premier trimestre apparaît supérieure à la projection de janvier, les exportations ayant bondi et la consommation ayant affiché une solide progression. Même si l’enquête sur les perspectives des entreprises menée par la Banque donne à penser que les pénuries aigües de travailleurs commencent à s’atténuer, la progression des salaires est encore élevée par rapport à celle de la productivité. La forte expansion démographique augmente l’offre de main-d’œuvre et favorise la croissance de l’emploi tout en stimulant la consommation globale. L’activité sur le marché du logement demeure faible.