Sylvie Theriault
La Banque du Canada relève le taux directeur
2022-03-11
La Banque du Canada a annoncé qu’elle augmente le taux cible du financement à un jour pour le faire passer à ½ %. Le taux officiel d’escompte s’établit à ¾ %, et le taux de rémunération des dépôts, à ½ %. La Banque poursuit sa phase de réinvestissement, gardant le portefeuille global d’obligations du gouvernement du Canada inscrites à son bilan assez stable jusqu’à ce qu’il devienne approprié de laisser la taille de son bilan diminuer.
L’invasion non provoquée de l’Ukraine par la Russie est une nouvelle source majeure d’incertitude. Les prix du pétrole et d’autres produits de base ont connu une hausse marquée. Cela fera monter l’inflation partout dans le monde, et les effets néfastes sur la confiance ainsi que les nouvelles perturbations de l’approvisionnement pourraient peser sur la croissance mondiale. La volatilité des marchés financiers s’est accrue. La situation reste fluide et nous suivons son évolution de près.
Les données sur l’économie mondiale cadrent généralement avec les projections du Rapport sur la politique monétaire (RPM) publié en janvier par la Banque. Les effets du variant omicron de la COVID-19 sur l’économie s’estompent plus rapidement qu’on s’y attendait, mais le virus continue de circuler et la possibilité que de nouveaux variants apparaissent reste préoccupante. La demande est robuste, surtout aux États-Unis. L’engorgement des chaînes d’approvisionnement mondiales reste problématique, même s’il y a des indications que certaines contraintes se sont atténuées.
Au Canada, la croissance économique a été très forte au quatrième trimestre de 2021, atteignant 6,7 %. Cette progression est supérieure à la projection de la Banque et confirme sa perception que les capacités excédentaires de l’économie se sont résorbées. Les exportations et les importations se sont redressées, ce qui reflète la vigueur de la demande mondiale. En janvier, la reprise du marché du travail canadien a été entravée par le variant omicron, qui a entraîné des mises à pied temporaires dans les secteurs des services et un fort absentéisme des employés. Cependant, la reprise au sortir de la vague omicron paraît maintenant bien entamée : les dépenses des ménages s’avèrent résilientes et devraient se renforcer davantage avec la levée des restrictions sanitaires. L’activité sur le marché du logement est plus élevée, ce qui amplifie les pressions sur les prix des logements. Dans l’ensemble, la croissance au premier trimestre s’annonce à présent plus solide qu’on l’avait anticipé.