Sylvie Theriault
La Banque du Canada maintient le taux directeur au même niveau, et poursuit le resserrement quantitatif
2023-12-07
La Banque du Canada a annoncé aujourd’hui qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à 5 %. Le taux officiel d’escompte demeure à 5¼ %, et le taux de rémunération des dépôts, à 5 %. De même, la Banque poursuit sa politique de resserrement quantitatif.
L’économie mondiale continue de ralentir et l’inflation a encore baissé. Aux États-Unis, la croissance a été plus forte que prévu, tirée par les robustes dépenses de consommation, mais elle va probablement s’affaiblir au cours des prochains mois à mesure que les hausses passées du taux directeur se répercuteront sur l’économie. Dans la zone euro, on a observé une diminution de la croissance qui, conjuguée à une baisse des prix de l’énergie, a réduit les pressions inflationnistes. Le baril de pétrole est environ 10 dollars sous le niveau supposé dans le Rapport sur la politique monétaire d’octobre. Les conditions financières se sont aussi assouplies, les taux d’intérêt à long terme affichant un recul qui vient en partie compenser les fortes augmentations enregistrées plus tôt cet automne. Le dollar américain s’est déprécié face à la plupart des monnaies, y compris le dollar canadien.
Au Canada, la croissance économique a stagné aux deuxième et troisième trimestres de 2023. Le produit intérieur brut (PIB) réel s’est contracté à un taux de 1,1 % au troisième trimestre, suivant une croissance de 1,4 % au deuxième. Les taux d’intérêt plus élevés freinent nettement les dépenses : la progression de la consommation a été près de zéro durant les deux derniers trimestres et, malgré leur volatilité, les investissements des entreprises n’ont essentiellement pas progressé par rapport à il y a un an. Au troisième trimestre, les exportations et l’ajustement des stocks ont pesé sur la croissance du PIB, tandis que les dépenses publiques et la construction résidentielle l’ont soutenue. Les conditions du marché du travail continuent de s’assouplir : la croissance de l’emploi a été plus lente que celle de la population active, le nombre de postes vacants a encore diminué et le taux de chômage a un peu monté. Cela dit, les salaires continuent d’augmenter de 4 à 5 %. Dans l’ensemble, ces données et des indicateurs pour le quatrième trimestre donnent à penser que l’économie n’est plus en situation de demande excédentaire.