Sylvie Theriault
Population active canadienne : que se passera-t-il après la retraite de la génération des baby-boomers?
2024-08-09
Dans la présente étude, on illustre, à l’aide de plusieurs scénarios démographiques ce que pourrait être l’évolution de la population active du Canada au cours de la période allant de 2023 à 2041. Plusieurs constats se dégagent des résultats de cet exercice de projections.
D’une part, la taille de la population active canadienne devrait vraisemblablement augmenter au cours des prochaines années grâce à l’accroissement migratoire et ce, malgré le départ à la retraite des cohortes de baby-boomers. Les scénarios montrent que la taille de la population active est sensible à la fois aux niveaux d’immigration mais surtout au taux d’activité de la population canadienne. Si l’activité sur le marché du travail au Canada atteignait en 2041 l’intensité de celle du Japon, la taille de la population active canadienne augmenterait de façon similaire au scénario où on admet 750 000 immigrants permanents annuellement. L’augmentation du taux global d’activité serait par ailleurs cinq fois plus élevée dans le scénario où les taux d’activité au Canada convergent vers les taux observés actuellement au Japon que l’augmentation observée dans le scénario où le Canada accueille 750 000 immigrants annuellement. Le scénario où les taux d’activité convergent vers les taux observés au Japon, bien que peu probable étant donné les différences importantes qui existent entre la société canadienne et japonaise, illustre néanmoins l’impact potentiel que pourrait avoir une hausse du taux d’activité de la population canadienne sur la croissance et le poids démographique de la population active.
La forte croissance démographique que connaît le Canada en raison de ses apports migratoires importants comporte son lot d’opportunités et de défis. Certes, elle permet de faire croître la taille de la population active mais exerce un impact limité sur le taux global d’activité et sur le processus du vieillissement et du renouvellement de la population active. Au-delà des impacts purement démographiques, les apports migratoires exercent également des pressions sur l’offre de logements, la construction d’infrastructure ainsi que sur la prestation de services à la population, tout en répondant à des demandes de travail non comblées dans certains secteurs d’emploi.
Les résultats de cet exercice de projections démographiques montrent que l’immigration n’est pas le seul levier qui permet d’influer sur l’évolution de la population active canadienne. En effet, les projections montrent une stabilisation de divers processus au tournant des années 2030, soit au moment où les derniers baby-boomers atteindront l’âge de 65 ans. Par ailleurs, les projections démontrent que le vieillissement (ou le rajeunissement) de la population active de demain ne serait pas significativement influencé par les niveaux d’immigration, si ceux-ci devaient demeurer relativement constants à travers le temps.
https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/75-006-x/2024001/article/00005-fra.htm